30 mars 2010, 09h00. Par une météo clémente, la frégate « Georges Leygues » appareille du port d’Aqaba, en Jordanie. L’arrière du bâtiment s’éloigne peu à peu du quai, les aussières sont larguées les unes après les autres : les deux pointes, les traversiers et les gardes. La chaîne de commandement de cette manoeuvre est claire et on ne peut plus structurée. En passerelle, le commandant du bâtiment est à la manoeuvre et donne ses ordres à l’officier chef de plage arrière.
Celui-ci dirige ce secteur de manière très directive et transmet les ordres au « bosco »1 qui ordonne aux matelots de dédoubler, puis de larguer. Ce « spectacle », auquel j’ai assisté depuis la plage arrière, paraît illustrer le commandement militaire de manière caricaturale : des ordres qui claquent, des hommes qui obéissent. Pourtant, cette manoeuvre est bien l’exemple d’un management éclairé et efficace : un responsable supérieur conduit le navire et coordonne l’action des différents échelons d’exécution qui mettent en oeuvre le bâtiment, via des responsabilités très clairement délimitées.