Depuis leurs indépendances définitives respectives en 1822 et 1816, le Brésil et l’Argentine développent une relation de concurrence-coopération qui tend plutôt vers la concurrence ou plutôt vers la coopération en fonction de divers éléments : politique (le type de régime en vigueur et les objectifs de politique étrangère), économique (la situation économique intérieure du pays, qui a des conséquences sur le type de relations établies avec les voisins, en fonction des besoins) et géographique (questions de caractère territorial). Ainsi, lorsque des dictatures sont en place dans les deux pays, la coopération est moins probable. C'est le cas pendant la dictature argentine de Perón, la situation étant d’autant plus sensible que le Brésil et l’Argentine commencent à cette époque à développer leurs programmes nucléaires. À l'inverse, avec l’apparition et la consolidation des démocraties, le climat est plus propice à la coopération, bien que cette dernière soit plus ou moins développée en fonction du gouvernement. On remarquera ici, à titre d’exemple, que le président argentin Fernando de la Rua (1999-2001) a fait de la coopération avec le Brésil en matière de défense l’une de ses priorités. Tel n’a pas été le cas de son prédécesseur, le président Carlos Menem (1989-1999).